Cérémonie du 8 juin 2016
Loin de leurs foyers, sur des terrains inhospitaliers, face
à un adversaire insaisissable, valeureux et sans cesse mieux armé, les
combattants du Corps expéditionnaire français ont lutté inlassablement, avec
une foi, une ardeur, un courage et un dévouement qui forcent l'admiration et
imposent le respect. Leur sacrifice fut immense. Leur tribut fut celui de la
souffrance, du sang et de la mort. De 1945 à 1954, près de 100 000 soldats de
l'Union française sont tombés en Indochine. Plus de 76 000 ont été blessés. 40
000 ont été fait prisonniers. Parmi eux, 30 000 ne sont jamais revenus. L'éclat
de leur bravoure, le panache de leur engagement ne rencontreront trop souvent,
en métropole, que l'indifférence ou l'hostilité de leurs concitoyens. Tous ces
combattants ont lutté, ont souffert, sont morts, avec, sans doute, le sentiment
amer de l'abandon, la blessure ultime de l'ingratitude. Parachutistes,
légionnaires coloniaux, tirailleurs, métropolitains, gendarmes, marins,
aviateurs, médecins et infirmières : ils venaient de France, d'Europe,
d'Afrique du nord ou d'Afrique noire. Leurs frères d'armes vietnamiens se
battaient pour leur terre, pour leur liberté, par fidélité. Ils étaient jeunes.
Ils sont morts au détour d'une piste, dans la boue d'une rizière, dans un camp
de prisonniers. Ne les oublions pas
Les Anciens Combattants étaient nombreux.